
feat. : Lurrie Bell, Billy Branch, John Primer, Billy Boy Arnold and Carlos Johnson.
La revue "Chicago Blues, A Living History" regroupe deux générations des plus grands musiciens de blues encore vivants. Par une collaboration sans précédent, Billy Boy Arnold, John Primer , Billy Branch et Lurrie Bell, dépositaires de la tradition Chicago Blues, se sont réunis pour célébrer et rendre hommage à l’évolution de ce genre musical.
Les quatre artistes ont publié en février un CD "Chicago Blues, A Living History" qui rend hommage aux créateurs du genre, à ses représentants actuels, à la riche histoire du blues mais aussi à sa place singulière dans l’évolution de la musique américaine du 20ème siècle.
"Billy Boy" Arnold
A 73 ans, l'harmoniciste américain William "Billy Boy" Arnold est l'un des pères de l'harmonica électrique et l'un des instigateurs du "revival" qui a transformé la Grande-Bretagne dans les années 60. Né en 1935 à Chicago (Illinois), "Billy Boy" est également un maillon essentiel de la grande chaîne du blues: à l'âge de 13 ans, il a pris des leçons auprès de John Lee Williamson, le premier des deux "Sonny Boy", quelques mois avant que la légende ne disparaisse en 1948. "J'ai de ces quelques cours, pris dans le salon de John Lee, un souvenir vivace et impérissable. C'est à ce moment que j'ai décidé de devenir un bluesman", affirme Billy Boy Arnold. Et soixante ans plus tard, en 2008, il publie un hommage posthume à son maître d'alors avec "Billy Boy Sings Sonny Boy" enregistré sur Electro-Fi.
Après sa première galette enregistrée en 1952, un 45 tours comportant deux titres, "Hello Stranger" et "Got No Money", il rencontre en 1955 Ellas McDaniel, alias Bo Diddley. Les deux hommes enregistrent la même année pour "Chess" le classique "I am a Man". Puis chez "Veejay", il grave "I Wish You Would" et "I Ain't Got You", deux titres repris par la suite par Eric Clapton et ses Yardbirds.
Dans les années 70, il profite du "revival" du blues en Grance-Bretagne pour rechausser ses bottes de sept lieues et repartir en tournée. Après un long silence discographique, il sort en 1993 "Back Where I Belong" sur Alligator", suivi en 1995 par "Cadillac Eldorado". En 2001, il produit Duke Robillard qui grave "Boogie Shuffle" sur Stony Plain. En 2005, il signe chez Electro-Fi Records et sort "Consolidated Mojo" sur lequel on peut entendre un jeune guitariste du nom de Rusty Zinn et qui fut, l'an dernier, invité par notre festival.
John Primer
Né à Camden (Mississippi) en 1946, le guitariste américain John Primer débute à la fin des années 60 au mythique club Theresa's de Chicago. Entre 1974 et 1978, il est très influencé par Sammy Lawhorn qui lui apprend à jouer de la "slide". Il intègre ensuite les Chicago Blues All Stars de Willie Dixon, une référence!. En 1979, c'est la consécration: il rejoint le groupe de Muddy Waters jusqu'à la mort de ce dernier en 1983. Ils se produit ensuite avec les Teardrops de Magic Slim avant de débuter une carrière en solo. En 2002, il fait une grosse impression au Festival de Cognac (France) avec à l'harmoniciste Matthew Skoller, qui le précédera sur scène dimanche 05 juillet.
Sa discographie est éclectique: après "Poor Man Blues" enregistré en 1991 chez Wolf Records avec Magic Slim et Billy Branch, il sort avec les mêmes "Blues Behing Closed Doors" (1992), "The Real Deal" avec Billy Branch (1994), puis "Keep On Lovin' The Blues" (Warner) avec Matthew Skoller (1997), "Knocking At Your Door" (Telarc) avec Larry McCray (2000) et enfin "Blue Steel", un album de reprises en hommage à Elmore James (2003). Sa dernière apparition en France remonte à 2002 au Festival Blues Passions de Cognac.
Billy Branch
Né à Chicago en 1951, le chanteur et harmoniciste Billy Branch vit une grande partie de son enfance à Los Angeles (Californie) et ne croise le blues qu'une fois revenu à Chicago en 1969 pour y faire des études de sciences politiques! Il apprend l'harmonica et joue avec le pianiste Jimmy Walker. En 1975, il fait ses débuts en studio en accompagnant le chanteur de "soul blues" Mc Kinley Mitchell avant de graver ses premiers titres pour le petit label Barrelhouse.
Il est remarqué par par le bassiste Willie Dixon qui l'engage dans son Chicago Blues All Stars où il apporte son jeu ample, chaleureux et précis fortement ancré dans la tradition de Little Walter mais avec une approche personnelle importante. Il fonde ensuite le groupe "Sons of the Blues" avec le guitariste, le chanteur et guitariste Lurrie Bell et le bassiste J.W.Williams.
Depuis, Billy Branch s'est imposé comme l'harmoniciste le plus disponible de Chicago, capable de jouer avec n'importe qui. Il participe à des dizaines de séances d'enregistrement avec Buster Benton, Lou Rawls et Johnny Winter. Dans les années 90, il obtient deux Grammy Awards pour "Harp Attack" et "Double Take", ce dernier enregistré en France avec Kenny Neal.
Lurrie Bell
Egalement natif de Chicago (Illinois) en 1958, le chanteur et guitariste Lurrie Bell est le fils de l'harmoniciste américain Carey Bell. Dès l'âge de 7 ans, il emprunte la guitare de son père et apprend à en jouer tout seul. Ses influences sont puisées aux meilleures sources: il écoute notamment Eddy Taylor, Big Walter Shakey Horton et son cousin Eddy Clearwater. Il travaille également beaucoup avec le "patron" de son père, Muddy Waters. À l'âge de 17 ans, il monte sur scène avec Willie Dixon. Depuis, il s'est produit avec de nombreux musiciens de blues mais il est resté fidèle à son père, avec lequel il a beaucoup joué avant disparition de celui-ci en mai 2007. Le jeu de Lurrie Bell est caractérisé par une grande fougue mise au service d'un impeccable sens mélodique.
Le Living History Band est composé de Billy Flynn (guitare), Felton Crews (basse), Matthew Skoller (harmonica), Kenny Smith (batterie) et Johnny Iguana (claviers) avec, comme invité spécial, Carlos Johnson (guitare).
En écoute sur http://www.myspace.com/chicagobluesalivinghistory
En Vidéos: